Lettre A assignée par EM

De Cobocratie
Aller à : navigation, rechercher


LA LETTRE A N°1777 - 25/05/2017

En Marche ! attaque les révélations de La Lettre A

Fausse Nouvelle protégée ou non ?


Alors qu'Emmanuel Macron arrivait à l'Elysée en imposant des règles drastiques à la presse présidentielle, son mouvement En Marche ! portait plainte contre La Lettre A.

Son candidat à peine élu à l'Elysée, l'une des premières décisions d'En Marche ! (EM) a été de saisir le 11 mai le parquet de Paris. En cause : notre article titré "Qui étaient les premiers (grands) donateurs d'En Marche" (LLA nº1775), en partie fondé sur les informations contenues dans les messages des boîtes mails du mouvement, piratées et diffusées sur Internet à la veille du second tour. Portée par l'un des avocats d'EM, Jean Ennochi - qui défend aussi le couple Macron contre la presse people - la plainte ne porte pas sur un éventuel délit de presse car la véracité de nos informations pouvait difficilement être contestée, mais sur un délit commun, le "recel d'atteinte à un système automatisé de données". La plainte est traitée par la vice-procureure Alice Cherif, spécialiste de cybercriminalité et aussi en charge de l'enquête sur les auteurs du piratage des boîtes d'EM.

A ce jour, et bien que d'autres médias, dont Mediapart et Libération, aient aussi exploité les informations d'intérêt public contenues dans ces documents, La Lettre A est, à notre connaissance, la seule publication attaquée. Contacté, le mouvement n'a fourni aucune explication, nous renvoyant vers son avocat. Autre incongruité : si La Lettre A avait consacré quatre articles aux informations contenues dans les mails d'EM, un seul d'entre eux, celui consacré aux donateurs, est visé par la plainte. Les questions de financement étant ultra-sensibles pour le mouvement, celui-ci a probablement voulu montrer - a posteriori - à ses soutiens qu'il fait tout pour protéger leur anonymat. Et ce, bien que La Lettre A ait pris le soin de ne publier que les noms des donateurs nous ayant personnellement confirmé leurs contributions.

Pour nombre d'entre eux, ce n'est que lorsqu'ils ont été contactés par notre rédaction qu'ils ont découvert que leurs noms avaient été rendus publics sur Internet. Cette situation expose EM à d'éventuels recours. En matière de vol de données numériques, les tribunaux se montrent de plus en plus attentifs au niveau de sécurité mis en oeuvre dans les organisations victimes de piratage.


Annotat.png  Nous sommes dans une anomalie cobocratique certaine : la Lettre A appose à ce texte la mention :

© Copyright 1982-2017 Indigo Publications.
Reproduction et diffusion interdites (photocopie, Intranet, web, etc.)
autorisation écrite.108236865


Elle semble ainsi introduire une censure au sujet de sa protestation contre une censure cobocratique (recel d'une information volée à un ordinateur). Affirmer cette censure de l'information au nom du droit d'auteur soulève une question cobocratique fondamentale, en retour de la même question posée par EM : est-ce qu'un document facilement accessible (ici mis en libre accès) peut être interdit de citation ? Qu'est ce qui prouve que ce qui est dit dans ce texte n'est pas une fausse nouvelle dont la Lettre A revendiquerait la propriété pour qu'elle crée le buzz; mais ne puisse pas être débattue sauf violation du droit d'auteur ?